Regards sur le Saint-Laurent 2025 - Gagnant·es/Winners
Gagnant·es de la 4e édition du concours photo Regards sur le Saint-Laurent
Winners of the 4th Edition of the Focus on the St. Lawrence Photo Contest
Voici les résultats tant attendus de la 4e édition du concours photo Regards sur le Saint-Laurent :
Here are the long-awaited results of the 4th edition of the Focus on the St. Lawrence photo contest:
Faune et flore du Saint-Laurent
St. Lawrence Fauna and Flora
🥇
Marc Gadoury
Sortie de baignade
Cet orignal venait tout juste de sortir du fleuve à la hauteur de Saint-Germain-de-Kamouraska pour regagner la forêt, alors qu’un Grand Héron le surveille. Bel environnement de cabourons, de rivages et de faune sauvage, sans oublier le majestueux fleuve Saint-Laurent.
Back From a Swim
This moose had just come out of the river near Saint-Germain-de-Kamouraska to return to the forest, while a Great Blue Heron watched over it. A beautiful setting of rocky mounds, shorelines, and wildlife, all framed by the majestic St. Lawrence River.
🥉
Alexandre Lafontaine
Repos sur les côtes
L’hiver 2024-2025 a été particulièrement riche en harfangs des neiges le long du Saint-Laurent. Des individus en migration vers le sud ont été observés fréquemment, dont celui-ci, vu début janvier 2025 sur le rivage de Rimouski.
Resting on the Shores
The winter of 2024–2025 was marked by an exceptional number of snowy owls along the St. Lawrence. Individuals migrating south were frequently observed, including this one, seen in early January 2025 on the shore of Rimouski.
Paysages du Saint-Laurent
St. Lawrence Landscapes
🥈
Angelique Ollier
Mosaïque colorée
Vue aérienne de l’île d’Anticosti montrant des lacs aux teintes jaunes, contrastant avec le fleuve Saint-Laurent bleu, révélant leur beauté singulière.
Colorful Mosaic
Aerial view of Anticosti Island showing lakes with yellow hues, contrasting with the blue St. Lawrence River, revealing their unique beauty.
🥉
Marc Gadoury
L’Îlot Julien, sous les glaces
Au printemps, les glaces se retirent doucement des rives de Kamouraska. Sur l’Îlot Julien, on peut apercevoir des coffres pour la pêche à l’anguille.
Îlot Julien Beneath the Ice
In spring, the ice slowly retreats from the shores of Kamouraska. On the Îlot Julien, you can spot eel-fishing boxes.
Le Saint-Laurent et l’humain
Humans and the St. Lawrence
🥇
Alexandre Lafontaine
Pagayer sur l’or
Lorsque le vent tombe au coucher du soleil et que la mer prend ses plus belles couleurs, la baie de Rimouski s’anime et la population sort sur l’eau!
Paddling on Gold
When the wind dies down at sunset and the sea takes on its most beautiful colours, the bay of Rimouski comes alive and people head out onto the water!
Fjord du Saguenay
Saguenay Fjord
🥉
Marie-Anne Baudin
Exploration aux premières lueurs
Le lever du soleil embrase le fjord, dernier instant de quiétude avant l’effervescence à bord du navire de recherche océanographique.
Exploring at First Light
The rising sun sets the fjord ablaze, a final moment of calm before the hustle and bustle aboard the oceanographic research vessel.
Coup de coeur du public (toutes catégories confondues)
People’s Choice (all categories combined)
Les clichés gagnants sont exposés dans la zone À vous d’agir au Biodôme de Montréal jusqu’au 31 mars 2026.
The winning photographs are on display in the It’s Time to Act zone at the Montreal Biodome until March 31, 2026.
Un partenariat entre
A partnership between



Renforcer les ponts transatlantiques : une délégation européenne en mission au Québec
Renforcer les ponts transatlantiques : une délégation européenne en mission au Québec
Du 28 octobre au 1 novembre 2024, le Québec a accueilli une délégation européenne dans le cadre de Transatlantic, un projet pilote mené par la Commission Arc Atlantique de la Conférence des Régions Périphériques Maritimes (CAA-CPMR), Forum Oceano (Portugal) et CEI·MAR (Espagne). Cette première mission visait à établir des liens solides entre les écosystèmes maritimes du Québec et de l’Europe autour de thématiques clés comme l’économie bleue, les infrastructures maritimes durables et la transition énergétique. Voici un retour sur cette semaine riche en échanges et en découvertes.
Une rencontre entre deux écosystèmes maritimes
Le Québec est la seule région maritime hors Union Européenne (avec le Pays de Galles), faisant partie de la CRPM. Reconnu pour son expertise en recherche et en innovation maritimes, la province est un chef de file et donc un partenaire idéal pour tisser des liens de collaboration transatlantiques en la matière.
La délégation européenne, comprenait des représentant·es de régions maritimes telles que la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne, l’Andalousie, Alentejo, Lisbonne et le Pays de Galles, qui ont eu l’occasion de découvrir les initiatives novatrices portées par divers organismes-clés du Québec en matière de développement maritime durable.
Rencontres clés à Québec
La semaine a commencé à Québec, où les co-organisateurs de la mission, Technopole maritime du Québec (TMQ) et le Réseau Québec maritime (RQM) ont ouvert le bal en souhaitant la bienvenue à la délégation. Après une introduction à Avantage Saint-Laurent, la vision maritime du gouvernement du Québec, par le ministère des Transports et de la mobilité durable (MTMD), s’en sont suivis des échanges entre organismes phares liés au transport maritime. Le Port de Québec, la Société de développement économique du Saint-Laurent (Sodes) et Alliance Verte ont pu exposer le fonctionnement du secteur au Québec, ainsi que leurs programmes novateurs respectifs pour promouvoir la décarbonation du transport maritime et soutenir l’innovation dans le secteur.
Des délégué·es ont également pu présenter des initiatives similaires en Europe, partageant leur vision des corridors verts et des défis liés aux ports durables. Ces échanges ont ouvert le dialogue et jeté les bases d’une coopération sur des thématiques prioritaires telles que les énergies marines renouvelables et l’adaptation climatique.


Rimouski, un pôle de recherche en sciences maritimes
La mission s’est ensuite poursuivie à Rimouski, un pôle régional incontournable de la recherche, du développement et de l’innovation (R&D&I) maritimes. Des visites de terrain à la station aquicole de l’Institut des sciences de la mer de l’Université du Québec à Rimouski (ISMER-UQAR) et aux installations d’Innovation maritime ont suscité la curiosité et de l’intérêt pour ces infrastructures à la pointe de la technologie.
Les discussions à Rimouski ont également permis de mettre en avant des organismes de recherche et entrepreneuriaux, pionniers en biotechnologies marines et en technologies propres, qui ont illustré la capacité du Québec à marier excellence scientifique et innovation appliquée. On y comptait l’ISMER-UQAR, l’OGSL, Merinov, le CRBM, CIDCO, OpDAQ systèmes, la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, OceanRiot, Arctus, Sensea et l’IFQM.

Des présentations de centres de recherche et de PME européennes à vocations similaires ont fait écho à ces présentations, notamment Forum Oceano, CEI·MAR, Bangor University, S2Aqua, Ad mare Solutions, Columbi Salmon et IPMA.
Deux ateliers de co-construction entre pôles de recherche et PME ont contribué à l’idéation de projets transatlantiques communs dans ces deux secteurs d’activité.
Montréal : Intelligence artificielle et économie bleue
Un arrêt était de mise sur la longue route qui relie Rimouski à Montréal, à laquelle nos collègues européens sont peu habitué·es. Ce fut l’occasion de s’arrêter à Lévis pour se dégourdir les jambes et profiter d’un repas-conférence en lien avec le secteur du « tourisme bleu », avec la participation de Croisières du Saint-Laurent et de l’École supérieure d’hôtellerie et de tourisme d’Estoril (ESHTE).
La mission s’est conclue à Montréal avec un focus sur l’intelligence artificielle (IA) appliquée au secteur maritime. Des startups comme Whale Seeker et Oneka, ainsi que des centres de recherche tels que le Mila, IVADO et le Réseau de recherche en économie circulaire du Québec, ont présenté leurs initiatives phares et partagé leurs perspectives de développement d’une IA responsable. Des projets de recherche novateurs visant à optimiser la logistique portuaire et le transport maritime grâce à l’IA ont été présentés par Loubna Benabbou (UQAR) et Jean-François Audy (UQTR). Ces échanges et discussions ont généré des idées, renforçant l’optique que la collaboration technologique transatlantique pourrait jouer un rôle clé dans la transformation durable du secteur maritime.
Enfin, ce fut un honneur d’accueillir la déléguée générale du Québec à Bruxelles, Geneviève Brisson, en visite à Montréal et actrice clé dans l’adhésion du Québec à la CRPM, qui conclut cette belle semaine foisonnante d’idées et de richesse d’échanges. La prochaine mission, au Pays de Galles cette fois-ci, a été présentée par Agile Cymru. Celle-ci sera l’occasion pour des représentant·es du secteur maritime du Québec de poursuivre le codéveloppement de projets réfléchis ici, et d’aller à la rencontre de nouveaux partenaires potentiels outre-Atlantique.
Des perspectives prometteuses pour la coopération transatlantique
C’est donc la tête pleine d’idées et le cœur motivé que s’est achevée la mission Transatlantic 2024. Les délégué·es et les représentants du Québec maritime s’accordent à dire que ces premiers contacts constituent une étape fondamentale pour construire un avenir maritime durable et commun, où convergent les initiatives locales et les visions globales.
Webinaire à venir
Un troisième webinaire dans la série Tansatlantic aura lieu le 17 décembre 2024, pour aborder les outils et les mécanismes de financements de coopération transatlantique. Gardez l’œil ouvert pour les détails à venir!
Réduire les risques d’inondations du lac Saint-Pierre
Mon pays c’est l’hiver… puis la glace et les plantes aquatiques
Au Québec, printemps après printemps, la plaine du lac Saint-Pierre est l’une des régions les plus vulnérables aux inondations. Certaines sont plus prononcées que d’autres, comme celle qui est survenue en 2019 et qui a transformé les abords de l’autoroute 40 en un immense lac entre Yamachiche et Berthierville. Les changements climatiques risquent encore d’accentuer le phénomène.
D’où l’intérêt de la vaste étude interdisciplinaire dirigée par le chercheur Andrea Bertolo, professeur en écologie aquatique à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), et soutenue par le Réseau Inondations InterSectoriel du Québec (RIISQ) ainsi que par le Réseau Québec maritime (RQM). En quelques mots, il s’agit de comprendre les interactions entre la glace et les herbiers aquatiques, car celles-ci peuvent avoir une incidence sur les risques d’inondation.
Le professeur Bertolo, originaire d’Italie, a baptisé son étude « Mon pays c’est l’hiver ». Depuis 2012, il s’intéresse à la question des plantes qui poussent sur le lit du lac Saint-Pierre. Il s’est rendu compte que la manière dont la glace hivernale intervient sur la dynamique de cette végétation avait été peu explorée.
Comment la lumière du soleil arrive-t-elle à se frayer un chemin jusqu’aux plantes situées sous la glace? À l’inverse, comment ces plantes peuvent-elles influencer la solidité de la glace, par exemple dans les zones peu profondes? En bout de piste, peut-on imaginer prévoir les risques d’embâcle en amont lors de la fracture de cette glace, qui peut alors augmenter le risque de débordement du fleuve au printemps?
« C’était une grande boîte noire, affirme le professeur, mais l’écologie hivernale aquatique est devenue, depuis peu, un enjeu d’actualité du fait de ses ramifications… C’est un tout nouveau pôle d’expertise qui se met en place, malgré des contraintes comme le fait de s’aventurer sur la glace dont on ne connaît pas toujours l’épaisseur! »
Voir à travers la glace
À cet égard, l’étude peut notamment compter sur l’apport d’Alexandre Roy, professeur en télédétection en sciences de l’environnement à l’UQTR, qui travaille sur le projet avec son collègue Christophe Kinnard.
À partir de données recueillies par le satellite canadien Radarsat-2, le professeur Roy a travaillé à caractériser les types de glace ainsi que leur phénologie, c’est-à-dire leurs cycles d’apparition et de disparition.
L’objectif d’Alexandre Roy et de son équipe est la suivante : « Notre ambition est de parvenir à réaliser l’épaisseur de la glace à partir des images radar. Cette information peut contribuer à mieux comprendre l’hydrologie du lac et ses répercussions sur les inondations du printemps ».
Autrement dit, grâce à la télédétection qui s’est affinée, il examine les données pour voir les mouvements de la glace d’année en année.

Mesure de l’épaisseur de la couche de neige par dessus la glace (crédit: Gabrielle Crête).
Le reste du travail revient aux chercheurs sur le terrain. Est-ce que l’épaisseur de la glace joue ensuite un rôle? Est-ce qu’on pourrait ainsi prévoir la suite? Alexandre Roy poursuit en affirmant « […] si plus de plantes poussent au fond du lac, il se peut qu’elles contribuent à ralentir la vitesse du fleuve et qu’elles modifient la phénologie de la glace ».
« Nous travaillons ainsi à établir un modèle basé sur l’historique de ce couvert », dit Andrea Bertolo. Il souligne que la glace qui casse peut causer des embâcles annonciateurs d’inondations, mais qu’elle dépend en partie de la végétation aquatique, d’où l’importance de comprendre comment les deux s’influencent mutuellement.
C’est également dans ce contexte que le projet peut compter sur l’apport de Julie Ruiz, géographe et professeure en sciences de l’environnement à l’UQTR.
Madame Ruiz s’est notamment penchée sur la question suivante : comment est-ce que les populations riveraines perçoivent ces relations, au moins intuitivement? Comment arrimer ces perceptions avec ce que d’autres parties prenantes connaissent?
L’importance de partager les données
Madame Ruiz soulève l’importance de partager les données : « Surtout que plein d’informations ont été amassées, mais qu’elles n’ont pas été véritablement partagées, comme si chacun travaillait en silo ».
Dans les faits, pour ce qui est de la glace, de nombreux intervenants ont pu recueillir des connaissances au fil du temps : la Garde côtière canadienne, le Service canadien des glaces, les différents acteurs fédéraux et provinciaux pour la pêche et la faune, le ministère de la Sécurité publique du Québec, pour en nommer que quelques-uns.

L’échantillonnage de glace se fait grâce à des carottiers, qu’il faut faire pénétrer par rotation (crédit: Gabrielle Crête).

La carotte de glace est ensuite mesurée et étiquetée pour la préservation et l’analyse (crédit: Gabrielle Crête).
« Et tout ce beau monde accumule des données en considérant son propre objet, mais les missions ne se croisent pas, c’est ce qu’il faudrait pour parvenir à une véritable gestion intégrée pour la santé de l’écosystème du lac Saint-Pierre », souligne-t-elle. Par exemple, certains considèrent la glace pour elle-même avec l’objectif de maintenir le chenal ouvert pour la navigation, mais investiguer la vigueur des herbiers n’entre pas dans leurs attributions, et vice-versa.
« On sent le besoin pour le partage de ces informations, mais il n’existe pas encore de motivations qui poussent les intéressés à se parler ni de porte d’entrée claire, ajoute-t-elle, de là l’importance d’aller au-devant des populations, des scientifiques et des gestionnaires ». Et elle s’emploie précisément à développer ce genre de démarche participative.
Au bout du compte, avec toutes les données recueillies et celles des relevés du professeur Roy, le projet devrait permettre la confection d’un modèle qui découle d’un outil mis au point à l’UQTR par Pierre-André Bordeleau, géomaticien au centre RIVE, dans le cadre du Pôle d’expertise multidisciplinaire en gestion durable du littoral du lac Saint-Pierre.
« Le modèle est très précis pour les inondations printanières, mais il ne prend pas en compte la glace, d’où son intérêt pour notre projet, dit Andrea Bertolo. Il peut prédire ce qui s’en vient, c’est impressionnant, ça colle avec les images satellites. On pourra alors comparer les zones effectivement inondées en présence de glace avec celles que le modèle aurait identifiées et vérifier son efficacité ».
Mais sa passion, au-delà de l’intérêt évident pour la prévisibilité des inondations, demeure de saisir toutes les interactions entre la glace et les herbiers aquatiques, ainsi que leur influence dans un écosystème aussi complexe que celui du lac Saint-Pierre, où se déroule toujours, par exemple, une des dernières pêches lacustres commerciales dans le Saint-Laurent.
« Avec le réchauffement du climat, les épisodes extrêmes comme les embâcles hivernaux vont se reproduire, dit-il, de là l’importance de comprendre toute cette dynamique de manière à ajuster nos interventions, au besoin », et ce, pour maintenir l’écosystème du fleuve en santé.

Une partie de l’équipe du projet Mon pays c’est l’hiver : Gabrielle Crête (UQTR), Andrea Bertolo (UQTR), Jimmy Poulin (INRS), Dave Mongrain (UQTR), Alexandre Roy (UQTR), Pierre-Alexis Drolet (MFFP), Guillaume Canac-Marquis (MFFP),Thomas Jourdan (Université de Savoie, France) (crédit: Gabrielle Crête).
Ce projet est financé par :



























